Mesurer la rentabilité du processus de production par l’EBE et l’EBITDA
Evaluer la valeur, la santé ou le potentiel d’une entreprise est indispensable dans bien des cas.
Parmi les outils directeurs figurent l’excédent brut d’exploitation et l’EBITDA, sensiblement identiques et qui visent à rationnaliser la gestion des organisations.
Retour sur ces notions fondamentales guidant certains choix du chef d’entreprise et de ses créanciers.
EBE, EBITDA, de quoi parle-t-on ?
Des éléments de comptabilité
L’excédent brut d’exploitation (EBE) figure parmi les soldes intermédiaires de gestion. Troisième solde après la marge commerciale et la valeur ajoutée dégagée, il intervient avant (et sert au calcul) du résultat d’exploitation.
Notamment, il ne prend pas en compte la dotation aux amortissements et permet ainsi de mesurer la performance économique initiale de l’entreprise ou de l’unité de production.
En complément, l’EBITDA, sigle américain pour « Earnings Before Interest, Taxes, Depreciation and Amortization » et se traduisant en français par « Bénéfice avant Intérêts, Impôts, Dépréciation et Amortissement », adopte un angle légèrement différent pour renforcer l’appréciation.
Là où l’EBE intègre dans son calcul les impôts liés à la production et en fait une charge directe, l’EBITDA se focalise sur les charges liées uniquement à la production.
En ce sens, on peut dire que l’analyse qui en ressort est plus pertinente quant à l’efficacité mécanique du processus de création de valeur.
Calculer l’EBE
Précisons que l’excédent brut d’exploitation est calculé sans tenir compte des charges financières liées aux moyens de financement, ni des charges d’amortissement et de dépréciation qui résulteront plutôt du capital technique ou des infrastructures.
La formule de calcul peut se résumer ainsi :
EBE = Valeur ajoutée + subventions d’exploitation – salaires – impôts sur la production
La valeur ajoutée sera obtenue en soustrayant au chiffre d’affaires les achats ayant servi à la production.
De façon simplifiée, l’EBE peut également être défini comme la somme des compte 70 à 74 à laquelle il faut soustraire la somme des comptes 60 à 64.
Obtenir l’EBITDA
Ce deuxième indicateur peut être obtenu selon deux méthodes distinctes. La méthode soustractive tout d’abord :
EBITDA = chiffre d’affaires – achats – charges de personnel – autres charges externes
La méthode additive quant à elle, part du résultat net et se présente ainsi :
EBITDA = résultat net comptable + charges financières + impôts + dotations aux amortissements et provisions
Il s’agit d’un calcul non normalisé et qui peut varier (de façon minime) d’une entreprise à l’autre.
Certaines différences sont notables par rapport à l’excédent brut d’exploitation, qui ne prend pas en compte la participation des salariés présente dans l’EBITDA, de même que les produits et charges exceptionnels.
Pour démontrer que l’entreprise est créatrice de valeur, l’EBITDA doit être supérieur à zéro.
Si ce n’est pas le cas, l’entreprise ne pourra perdurer même avec une politique de financement ou d’investissement efficace.
A quoi servent l’EBE et l’EBITDA ?
Un facteur de développement de l’entreprise
L’excédent brut d’exploitation est un indicateur-clé de la santé financière d’une société, puisque nous avons vu qu’il permet de connaître sa rentabilité réelle, générée par l’activité opérationnelle et indépendamment des investissements qui seront faits ou des financements prévus.
L’excédent brut d’exploitation représente alors la trésorerie brute, le « cash flow » résultant de l’exploitation qui va notamment permettre de :
Maintenir et développer l’outil de production
Rémunérer les capitaux, propres et empruntés.
Un EBE négatif démontre une insuffisance brute d’exploitation à prendre très au sérieux : non seulement l’entreprise ne parvient pas à dégager de la trésorerie par son fonctionnement normal, mais elle perd même de l’argent et crée donc de la dette.
L’EBITDA et la performance de la production
L’intérêt de l’EBITDA découle de ce qui a été exposé plus haut : en isolant les charges et la valeur créée par la production, il permet de préciser si les marges commerciales sont bien en adéquation avec les moyens de production mis en œuvre, au-delà du modèle économique adopté.
Il va ainsi permettre de comparer des entreprises entre elles selon des critères purement objectifs.
En ne tenant pas compte de l’imposition, l’EBITDA s’éloigne quelque peu des impératifs du modèle français.
Il s’agit d’une notion très prisée outre-atlantique, qui a un intérêt réel au premier abord mais qui doit être complétée dans le cadre d’un besoin de connaissance approfondie de la société étudiée.
Il peut néanmoins servir de référence de base pour le calcul de la valeur d’une entreprise.
L’EBITDA et la performance de la production
L’intérêt de l’EBITDA découle de ce qui a été exposé plus haut : en isolant les charges et la valeur créée par la production, il permet de préciser si les marges commerciales sont bien en adéquation avec les moyens de production mis en œuvre, au-delà du modèle économique adopté.
Il va ainsi permettre de comparer des entreprises entre elles selon des critères purement objectifs.
En ne tenant pas compte de l’imposition, l’EBITDA s’éloigne quelque peu des impératifs du modèle français.
Il s’agit d’une notion très prisée outre-atlantique, qui a un intérêt réel au premier abord mais qui doit être complétée dans le cadre d’un besoin de connaissance approfondie de la société étudiée.
Il peut néanmoins servir de référence de base pour le calcul de la valeur d’une entreprise.
Quand s’en soucier ?
Calculer ces indicateurs est essentiel dans 3 cas de figure :
A la création d’une entreprise, l’excédent brut d’exploitation entre dans le prévisionnel comme un indicateur rassurant pour une demande de financement. L’entrepreneur sait où il veut aller.
Lors du rachat d’une entreprise, il donne une indication sur 2 points essentiels :
1/ la bonne marche de l’affaire, sa capacité à générer du profit durablement ;
2/ la valorisation de la société cédée, qui sera donc d’autant plus importante avec un EBE et un EBITDA élevés.
3/ A chaque bilan annuel, afin de vérifier que l’entreprise tient un bon cap de rentabilité.
La comparaison sur plusieurs exercices est révélatrice de la progression dans un sens ou un autre, et l’on peut par ailleurs repérer une politique commerciale éventuellement trop souple (remises excessives par exemple).
Les ratios qui en découlent
A partir de l’excédent brut d’exploitation, peuvent être calculés d’autres indicateurs importants pour une entreprise et ses actionnaires.
Notamment :
– le taux de rentabilité brute, obtenu en divisant l’EBE par les capitaux investis ;
– le taux de profitabilité, en divisant l’EBE par le chiffre d’affaires hors taxes ;
– la trésorerie libre de destination, en soustrayant à l’EBE les impôts, les investissements et le besoin en fonds de roulement.
Vous l’aurez compris, en laissant de côté l’imposition et d’autres éléments, l’EBITDA ne suffit pas à déterminer si une entreprise est rentable ou non : ne vous y fiez donc pas en cas de reprise.
L’EBE est plus performant en la matière mais reste un indicateur intermédiaire. Grâce aux ratios indiqués ci-dessus, vous pourrez toutefois vous faire une opinion claire de la situation de l’entreprise.
S’il s’agit de la vôtre, vous avez toutes les raisons de travailler à l’augmentation continue de vos EBE et EBITDA afin de prouver votre valeur sur le marché !