La capacité d’autofinancement : un essentiel à bien connaître

Si la notion de capacité d’autofinancement – ou CAF – vous est familière, c’est sans doute que vous avez été, êtes ou pensez devenir chef d’entreprise.

Il s’agit en effet d’un indicateur précieux de la santé d’une société, donnant s’il est bon un feu vert à un développement ultérieur.

Plutôt que de vous lancer tête baissée vers de nouveaux investissements, calculez votre capacité d’autofinancement et voyez si votre affaire a les reins assez solides pour en supporter le poids.

Reprenons les bases, suivez le guide !

La capacité d’autofinancement : un essentiel à bien connaître

Si la notion de capacité d’autofinancement – ou CAF – vous est familière, c’est sans doute que vous avez été, êtes ou pensez devenir chef d’entreprise.

Il s’agit en effet d’un indicateur précieux de la santé d’une société, donnant s’il est bon un feu vert à un développement ultérieur.

Plutôt que de vous lancer tête baissée vers de nouveaux investissements, calculez votre capacité d’autofinancement et voyez si votre affaire a les reins assez solides pour en supporter le poids.

Reprenons les bases, suivez le guide !

La CAF, c’est quoi ?

Eléments de définition

Il s’agit des ressources internes créées par l’entreprise (ou son activité plus précisément) qui permettent par la suite d’assurer son financement.

Si le résultat vous informe sur votre rentabilité durant l’exercice écoulé, la capacité d’autofinancement servira à calculer l’excédent de trésorerie dégagé.

Elle trouvera sa place au côté des autres leviers de financement : augmentations de capital, emprunts, cessions d’actifs.

Il s’agit d’un terme purement comptable utilisé depuis 1984, correspondant aux charges non décaissées et au bénéfice net.

Cet ensemble permettra notamment de financer :

– le remboursement des emprunts ;
– les investissements nécessaires au développement ;
– le paiement des dettes fournisseurs ou auprès des organismes sociaux ;
– le versement de dividendes aux actionnaires.

La capacité d’autofinancement peut également venir renforcer le fonds de roulement, mais elle ne peut être considérée comme un flux de trésorerie concret à cause du décalage temporel.

Ainsi elle ne sera aucunement impactée par un retard de paiement d’un client, au contraire de la trésorerie de l’entreprise.

On peut alors la considérer comme un flux potentiel.

Le ratio qui en découle

Cette notion s’avère indispensable lors de la présentation d’un dossier à la banque ou à des investisseurs.

En comparant la CAF aux dettes financières (par un ratio diviseur dettes / CAF), ceux-ci vont en déduire la capacité réelle de remboursement des dettes.

Un ratio de 2 indique par exemple que l’entreprise rembourse ses dettes (étalées) sur 2 ans.

Il est conseillé de ne pas dépasser un ratio de 4, signifiant donc que l’entreprise est capable de rembourser l’ensemble de ses dettes sur 4 ans.

En finance internationale, on parlera davantage d’un ratio endettement financier / EBITDA, qui est un indicateur dont le calcul ressemble à celui de l’EBE mais en simplifié.

Il peut se résumer ainsi : EBITDA = ventes – achats fournisseurs – impôts – charges de personnel.

Calculer sa capacité d’autofinancement

Poursuivons sur les calculs, et précisons que deux méthodes peuvent être utilisées pour calculer votre CAF : la méthode partant du résultat net comptable, aussi appelée méthode additive.

Elle est la plus rapide et la plus utilisée. Vient ensuite le calcul à partir de l’excédent brut d’exploitation (EBE) ou méthode soustractive.

 A partir du résultat net comptable

Avec cette première solution, la capacité d’autofinancement est calculée par son affectation.

On ajoute au résultat net les charges calculées (dotations aux amortissements et provisions) et on retranche les produits calculés des reprises sur provisions et amortissements.

Sans oublier d’éliminer l’impact des opérations d’investissement apparaissant au compte de résultat. Ainsi :

CAF = Résultat de l’exercice + charges calculées – produits calculés + valeur comptable des éléments d’actifs cédés – produits de cession des éléments d’actifs cédés.

En déduisant les dividendes versés, on obtient l’autofinancement effectif.

Notons au passage qu’il s’agit d’un arbitrage à faire, entre le versement de dividendes plus importants ou le renforcement des fonds propres.

Grâce à l’excédent brut d’exploitation

Dans cette deuxième méthode, la CAF se calcule en faisant la différence entre les produits encaissables et les charges décaissables relevant de l’activité normale de l’entreprise (donc hors investissement).

CAF = Excédent brut d’exploitation + produits encaissables – charges décaissables

En entrant davantage dans le détail, il s’agira de l’EBE :

+ Transferts de charges d’exploitation

+ Autres produits d’exploitation

− Autres charges d’exploitation

+ Quotes-parts de résultat sur opérations faites en commun (compte 755)

− Quotes-parts de résultat sur opérations faites en commun (compte 655)

+ Produits financiers

− Charges financières

+ Produits exceptionnels

− Charges exceptionnelles décaissables

− Participation des salariés aux résultats

− Impôts sur les bénéfices

Notons qu’il est possible de transformer certaines charges d’exploitation en investissements, en les répartissant sur plusieurs exercices.

Il s’agit alors d’un produit calculé qui doit néanmoins être ajouté à l’EBE pour annuler l’impact des charges ne relevant pas de l’activité normale de la société.

Comment augmenter sa CAF de façon significative ?

Une capacité d’autofinancement trop faible démontre que l’entreprise va avoir du mal à régler ses dettes et risque de se retrouver en cessation de paiements.

Il est donc logique et rassurant pour le chef d’entreprise et ses créanciers – actuels ou potentiels – de chercher à l’augmenter.

Deux stratégies peuvent être mises en œuvre afin d’augmenter sa CAF.

Augmenter ses produits encaissables

L’augmentation du chiffre d’affaires est la solution la plus évidente. Le montant des marges brutes augmentant, la santé financière ne peut que s’améliorer.

Si cette augmentation se fait de plus sans augmenter ses charges, le pari est doublement gagnant.

Cette stratégie est toutefois compliquée à mettre en place car elle nécessite une action s’inscrivant dans la durée : augmentation du panier moyen, accroissement ou fidélisation de la clientèle, hausse des prix de vente doivent s’accompagner de communication ou d’investissement dans divers outils marketing.

Réduction des produits décaissables

Beaucoup plus simple à mettre en œuvre et avec un résultat plus certain, la réduction des charges est à privilégier au moins dans un premier temps.

Les postes de dépenses sont nombreux :

– banques,
– assurance,
– matériel informatique,
– téléphonie,
– location de véhicules,
– prestataires comptables, etc.

Tous ces contrats peuvent faire l’objet d’une renégociation en vue d’économies, avant d’envisager des mesures plus extrêmes comme le changement de locaux ou le licenciement de personnel.

Une autre piste intéressante consiste à trouver des matières premières moins onéreuses.

Ce dernier point peut s’accompagner d’un plan de développement incluant une hausse des ventes : le besoin supplémentaire de matières premières justifie une réduction des coûts d’achat.

La capacité d’autofinancement est une richesse, qu’il convient d’utiliser selon le besoin et le profil de l’entreprise.

Le besoin en fonds de roulement (Bfr) peut être considéré, comme le besoin de développement ou celui de satisfaire ses actionnaires.

Mais la capacité à dégager un bénéfice est avant tout une satisfaction et le but de tout chef d’entreprise. Bravo !