L‘incubateur

C’est un fait : les incubateurs de start-up se multiplient. En France, plus de 200 existent à l’heure actuelle.

Ils émanent de structures diverses : institutions, grandes écoles ou entreprises privées, toutes souhaitant offrir la possibilité aux idées innovantes de se développer au sein d’un cocon encadré par leurs soins.

Zoom sur un phénomène qui dure et redessine les contours de l’émergence des entreprises qui comptent.

Un incubateur de start-up, c’est quoi ? Un programme d’assistance à l’innovation

Très concrètement, il s’agit d’un programme d’accompagnement visant à la maturation d’un projet innovant.

D’une durée de 6 à 12 mois, il doit suffire à amorcer la commercialisation en signant les premiers contrats. Dans le cas contraire, il convient de repérer ce qui cloche – dans l’idée ou dans sa mise en œuvre.

La start-up n’est plus uniquement synonyme d’innovation dans la haute technologie : elle couvre des domaines divers comme les FinTech, la BioTech, la robotique, la Foodtech, l’Agtech, le e-commerce, le sport, l’innovation sociale ou encore l’économie sociale et solidaire.

Les incubateurs d’aujourd’hui se sont développés et couvrent par leurs programmes l’ensemble des domaines d’activités de l’innovation, dont la liste s’allongera probablement dans les années qui viennent.

Etant entendu que chacun accompagne selon quelques spécialités seulement.

Un centre de services

L’incubateur propose la plupart du temps un espace de travail commun aux jeunes entrepreneurs.

Les passionnés d’entreprenariat s’y retrouvent et se challengent mutuellement sur leurs idées, leur business model, leurs outils de communication notamment.

Un écosystème où l’entraide accélère la réussite : une start-up démarrant par un incubateur a de meilleures chances de survie.

Au sein de cet espace de coworking, de multiples services sont à disposition, qui varient d’un incubateur à l’autre.

Pour citer les plus courants :

– la mise à disposition de bureaux à un prix inférieur aux tarifs pratiqués habituellement ;
– la fourniture de matériel et services ;
– l’intervention de différents experts de l’entreprenariat, de techniques ou métiers ;
– l’accompagnement par un ou plusieurs chargés d’incubation ;
– la possibilité d’accéder à un annuaire des anciens incubés ;
– l’apport de capitaux, pratiquée par les incubateurs se voulant accélérateurs.

Cette liste non exhaustive répond à 3 besoins des jeunes entrepreneurs : l’apport d’un savoir-faire, de ressources pas toujours accessibles à une jeune entreprise, et la mise en réseau favorisant l’entraide.

Les objectifs des créateurs d’incubateurs

Un incubateur doit être financé sur la durée. Selon leur origine, les incubateurs auront vocation à poursuivre divers buts afin d’aider les entrepreneurs mais également les structures qui les auront créés et qui les portent financièrement.

Les incubateurs d’initiative privée

Nous retrouvons ici les grandes entreprises, désireuses par cette création d’attirer les talents dans leur sphère d’influence dans le cadre d’une stratégie d’open innovation. Elle peut viser à développer l’esprit intrapreneurial au sein du groupe, à développer un produit ou une stratégie en marge des process classiques.

Également, une diversité d’investisseurs bien sûr, mais également d’associations professionnelles ou d’entrepreneurs directement, peuvent trouver leur intérêt à mettre en place un tel écosystème dynamique.

Faire tout simplement fructifier un apport d’argent, participer à une aventure, construire un ensemble de sociétés satellites voisines de l’activité actuelle ou encore en assurer le développement technologique pour l’avenir constituent autant de motivations louables.

Les incubateurs publics

Ils peuvent être issus de collectivités locales, afin de dynamiser un territoire et améliorer son attractivité économique. Les incubateurs dits « Allègre » par ailleurs, visent à un transfert de technologies des laboratoires publics vers des entreprises innovantes.

Les Centres Européens d’entreprises et d’innovation (CEEI) sont également actifs en ce domaine.

Organismes publics sponsorisés par l’UE, ils visent à accompagner les entreprises innovantes avec le soutien du réseau EBN (European business innovation center network).

N’oublions pas les incubateurs rattachés aux grandes écoles, qui s’adressent aux étudiants voire aux anciens.

Accompagnement au développement ou encouragement à l’entreprenariat, on les retrouve dans la plupart des écoles d’ingénieurs (Centrale, Polytechnique, etc.) et des écoles de commerce (HEC, ESPC, etc.).

Pourquoi rejoindre un incubateur ?

Au-delà des apports concrets listés plus haut et qui permettent à la start-up en lancement de bénéficier d’un mode de fonctionnement autrefois réservé aux entreprises ayant déjà une assise, l’incubateur permet d’adopter des stratégies en adéquation avec le marché d’aujourd’hui. La réussite de son incubation passe – à notre sens – par 5 impératifs :

Ne pas se tromper dans son approche : définir un bon business model est la clé de la survie d’une start-up.

Stratégie marketing et business plan doivent s’adapter au marché visé – et non l’inverse comme nombre d’entrepreneurs en font l’erreur.

Un décalage avec les attentes du marché signifie l’échec assuré.

Faire montre de compétences qui font pourtant défaut, grâce à l’accompagnement d’experts pour la gestion, la commercialisation ou encore la mise en production.

Le jeune entrepreneur gagnera en compétence « sur le tas », en se nourrissant de l’expérience du spécialiste qui guidera son action.

Le projet quant à lui, ne souffrira pas de l’inexpérience initiale.

Rendre visible son innovation : au-delà de la communication et de la diffusion intelligente de l’information, les créateurs de l’incubateur disposent généralement d’un réseau étendu.

De quoi trouver rapidement les bonnes personnes, qui permettront au projet d’exploiter son potentiel réel.

Gagner du temps sur le marché visé, par l’insertion dans un cadre d’entreprise abouti d’une part, et l’assurance d’avoir accès au plus vite aux bons canaux de distribution et de communication d’autre part.

Une idée qui bafouille à son lancement se verra aussitôt doubler par la concurrence à l’affût.

L’incubateur et l’expérience des professionnels qui l’accompagnent vise notamment à sécuriser l’innovation par un lancement rapide et efficace.

Lever des fonds, si nécessaire. Là encore, le réseau de l’incubateur sera une clé pour dénicher des investisseurs intéressés par le domaine d’activité concerné.

Attention, une candidature est nécessaire pour rejoindre un incubateur. D’abord car si certains s’adressent aux jeunes entreprises et débutants, d’autres souhaitent apporter leur concours au développement de sociétés existantes.

Les critères de sélection varient d’un incubateur à l’autre, mais le process passe généralement par un dossier à constituer, une sélection par un comité voire la passation d’un oral.

Faites votre expérience

Pour clore ces explications et vous convaincre, s’il est encore besoin, de l’utilité de l’incubateur lorsqu’un jeune entrepreneur – souvent jeune tout court – lance ambitieusement une activité basée sur une idée ingénieuse, n’hésitez pas à vous imprégner des témoignages proposés sur différents sites web spécialisés.

Pour exemple, les grandes écoles ont constitué un recueil de 12 récits instructifs.

Vous trouverez des témoignages de toutes sortes sur les sites des différents incubateurs, ainsi que sur ceux qui les suivent : sites spécialisés, de presse économique et évidemment les institutions ou entreprises à l’origine des structures d’accompagnement.

Prenons deux exemples aux deux extrémités du pays :

Marseille Innovation, rendez-vous sur www.marseille-innov.org
Euratechnologies, à Lille, sur www.euratechnologies.com

Enfin, et car ces structures se multiplient à un rythme vertigineux, il est nécessaire de faire le tri pour trouver celle qui répondra à vos attentes particulières.

Petit coup de pouce, vous trouverez un site dédié à cette analyse et qui propose un guide des incubateurs salutaire au néophyte.

S’il n’est pas indispensable, nul ne peut nier que les ressources, le conseil et le réseau apportés par un incubateur en font un allié de poids pour une insertion sur un marché économique.

La performance est essentielle dès le premier instant, tant sont nombreux les investisseurs guettant l’idée du siècle et capables de la matérialiser à votre place ou de l’imiter à leur manière (si un brevet est déposé).

Et puis, l’incubateur répond à un adage ayant fait ses preuves en tous domaines :

« tout seul on va plus vite, ensemble on va plus loin ! »